Selon les statistiques publiées par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles et les inscriptions ont plongé à l’échelle nationale de février à mars 2020.
Faits saillants
- En mars, les ventes résidentielles nationales ont affiché un recul de 14,3 % d’un mois à l’autre.
- Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont augmenté de 7,8 % d’une année à l’autre.
- Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 12,5 % d’un mois à l’autre.
- L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est en hausse de 0,8 % d’un mois à l’autre et de 6,9 % d’une année à l’autre.
- Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays a grimpé de 12,5 % d’une année à l’autre.
Les ventes résidentielles canadiennes enregistrées sur les systèmes MLS® ont chuté de 14,3 % en mars 2020 par rapport à février, l’incertitude économique et les règles de distanciation sociale découlant de la pandémie de la COVID-19 ayant refroidi l’ardeur des acheteurs et des propriétaires vendeurs dans la deuxième moitié du mois.
La vaste majorité des marchés locaux affichent une baisse des transactions d’un mois à l’autre. Ce recul a affecté certains des plus grands marchés au pays : Grand Toronto (-20,8 %), Montréal (-13,3 %), Grand
Vancouver (-2,9 %), vallée du Fraser (-13,6 %), Calgary (-26,3 %), Edmonton (-13,2 %), Winnipeg (-7,3 %), Hamilton-Burlington (-24,9 %) et Ottawa (-7,9 %).
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) étaient tout de même en hausse de 7,8 % par rapport à mars 2019, un mois tranquille, mais cette hausse était nettement inférieure à celle de presque 30 % enregistrée en février par rapport à l’an dernier.
« Le monde n’est pas près d’oublier mars 2020. Au Canada, les ventes résidentielles et les inscriptions étaient en hausse, ce qui annonçait un printemps chargé pour les courtiers et agents immobiliers », indique Jason Stephen, président de l’ACI. « Le vendredi 13, tout a tourné au cauchemar. Les membres de l’ACI respectent les directives et les conseils du gouvernement et adoptent des technologies virtuelles leur permettant de poursuivre les visites de propriétés avec les clients déjà présents sur le marché et de préparer les documents requis. Même pendant cette période de crise, ils demeurent votre meilleure source d’information et votre meilleur guide au moment de négocier l’achat ou la vente d’une propriété. »
« Les statistiques de mars 2020 reflètent deux réalités bien distinctes. La forte croissance des ventes et des prix a eu lieu durant la période pré-COVID-19 », explique Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. « Pour comprendre ce que nous réservent les prochains mois, il faut regarder les chiffres de la deuxième moitié de mars et ne pas oublier que c’est seulement à la quatrième semaine que le ralentissement le plus important a eu lieu. Les données préliminaires de la première semaine d’avril suggèrent que le nombre de ventes et le nombre de nouvelles inscriptions n’ont atteint que la moitié de leur niveau habituel pour cette période de l’année. »
Le nombre de nouvelles inscriptions était en baisse de 12,5 % en mars par rapport à février. Comme pour les ventes, la baisse est généralisée à l’ensemble du pays.
Comme les ventes et les inscriptions affichent des ralentissements assez similaires en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’établit désormais à 64 %, un recul par rapport au ratio de 65,4 % en février. L’équilibre du marché est donc très peu affecté, un résultat surprenant compte tenu de l’ampleur des pressions économiques et sociales engendrées par la crise que subissent les acheteurs et les propriétaires vendeurs.
La meilleure façon d’évaluer si les conditions locales favorisent les acheteurs ou les propriétaires vendeurs est de déterminer dans quelle mesure et pendant combien de temps l’équilibre du marché est supérieur ou inférieur à sa moyenne à long terme. Les mesures de l’équilibre du marché qui se situent à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme indiquent généralement un équilibre dans le marché.
La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de tous les marchés locaux étaient en équilibre en mars 2020. Dans l’autre tiers, pratiquement tous continuaient de favoriser les propriétaires vendeurs.
Par ailleurs, le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2020. Bien qu’il s’agisse d’une hausse par rapport au creux des 15 dernières années que représentaient les 3,8 mois en février, ce chiffre reste inférieur de presque un mois par rapport à la moyenne à long terme de 5,2 mois. Comme le nombre total d’inscriptions a poursuivi son recul en mars, la chute d’un mois à l’autre est entièrement attribuable à l’effondrement des ventes.
Les mesures nationales de l’équilibre du marché continuent de masquer d’importantes variations régionales. Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies et à Terre-Neuve-et-Labrador, tandis qu’en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, il se situe nettement en bas de la moyenne à long terme. La mesure demeure bien équilibrée en Colombie-Britannique.
Comme cette mesure reste près de sa moyenne récente et que l’impact de la COVID-19 sur les ventes et les inscriptions n’est visible que vers la fin du mois de mars, on peut s’attendre à ce que les prix prennent un peu de temps avant de subir le contrecoup. Les mesures de prix en mars 2020 reflétaient des marchés bouillonnants et un printemps qui démarrait activement dans bien des régions du Canada, mais c’était avant l’imposition des mesures de distanciation sociale.
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,8 % en mars 2020 comparativement à février. Il s’agit du dixième gain mensuel consécutif de l’Indice.
En mars 2020, les résultats de l’IPP MLS® étaient en hausse par rapport au mois précédent dans 16 des 19 marchés mesurés par l’Indice.
Dans les grands marchés des Prairies, la tendance des prix était à la baisse à Calgary et à Edmonton en début d’année, mais globalement stable par rapport à l’année précédente. À Saskatoon, les prix sont également stables par rapport à l’an dernier, tandis qu’à Regina ils poursuivent leur mouvement à la baisse. À Winnipeg, les prix suivent une légère tendance à la hausse depuis le début de 2019.
Entre-temps, le redressement du prix des propriétés va bon train en Colombie-Britannique et dans la région du Grand Golden Horseshoe, en Ontario. Plus à l’est, la croissance des prix à Ottawa, à Montréal et à Moncton se poursuit comme elle le fait depuis un certain temps déjà. À Ottawa et à Montréal, la hausse des prix s’accélère depuis le début de 2020.
Bien qu’une comparaison du prix des propriétés à ceux de l’année dernière révèle d’importantes variations à l’échelle du pays, une distinction régionale semble se dessiner : des gains avoisinant les 10 % en Ontario et à l’est, et un mélange de gains plus modestes en Colombie-Britannique ainsi que de très modestes gains et même quelques baisses dans les Prairies.
L’IPP MLS® global et composé réel (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 6,9 % en mars. Il s’agit de la plus importante hausse d’une année à l’autre depuis janvier 2018.
Les variations de prix d’une année à l’autre sont positives dans le Grand Vancouver (+2,1 %) et dans la vallée du Fraser (+2,0 %). Ailleurs en Colombie-Britannique, le prix des propriétés a enregistré une hausse d’une année à l’autre environ deux fois plus importante dans la vallée de l’Okanagan (+5,1 %), à Victoria (+5,0 %) et ailleurs sur l’île de Vancouver (+4,3 %).
Calgary et Edmonton ont de nouveau connu de légères baisses de prix d’une année à l’autre (-0,8 % et -1,3 %, respectivement), alors que cette baisse a été de -5,1 % à Regina. À Saskatoon (+0,4 %) comme à Winnipeg (+1,2 %), les prix ont enregistré en mars une hausse modeste d’une année à l’autre.
En Ontario, la croissance du prix des habitations s’est de nouveau accélérée dans le Grand Golden Horseshoe, où plusieurs marchés ont affiché une croissance d’une année à l’autre d’environ 11 %. Parallèlement, la croissance ininterrompue des prix ces dernières années s’est poursuivie à Ottawa (+15,8 %), à Montréal (+11,3 %) et à Moncton (+8,1 %).
Toutes les catégories de propriétés de référence suivies par l’Indice ont affiché une hausse d’une année à l’autre. Les appartements ont enregistré la plus forte hausse de prix d’une année à l’autre (+7,4 %), suivis de près des maisons unifamiliales à deux étages (+7,3 %), des maisons unifamiliales à un étage (+6,2 %) et des maisons en rangée (+5,6 %).
L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en mars 2020 se situait à environ 540 000 $, soit une hausse de 12,5 % comparativement au même mois l’année dernière.
Le prix moyen national est fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse de près de 130 000 $ pour s’établir à environ 410 000 $.