Nathalie Elgrably, économiste à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre ''La face cachée des politiques publiques'', croit que tout contrôle des loyers est néfaste, et que contrairement à tous les autres secteurs, le propriétaire n'a pas le choix de ne pas venir en aide aux plus démunis, et ce n'est pas normal.
Mme Elgrably était la conférencière invitée à la dernière rencontre du Regroupement des propriétaires d'habitations locatives (RPHL) qui se tenait à Sherbrooke. Ses propos ont provoqué beaucoup d'intérêt chez les propriétaires présents, si on se fie aux nombreuses questions.
Dans le domaine du logement locatif, ''C'est l'État qui décide et ce sont les propriétaires qui doivent payer'', laisse entendre la conférencière tout en étant d'avis que le logement est tout simplement traité politiquement par les gouvernements, qui croient qu'ils doivent toujours intervenir pour protéger les locataires. D'ailleurs, les locataires sont plus nombreux que les propriétaires, lorsqu'il s'agit d'aller voter.
Le logement, c'est un bien essentiel comme se nourrir, mais l'État n'intervient pas auprès des épiciers, où il existe pourtant une abondance de bons produits avec des prix différents, tandis que c'est dans l'immobilier seulement qu'on doit subir des pénuries de logements, avec un parc immobilier qui se dégrade.
L'économiste pense qu'il faudrait enlever tout contrôle sur les loyers, laisser le libre marché fonctionner comme dans les autres secteurs, aider financièrement les personnes ou familles à faibles revenus seulement pour se loger dans les logements du privé, et donner goût aux propriétaires d'investir dans ce secteur d'activité.
Nathalie Elgrably croit qu'il faut un changement de culture chez les québécois, pour comprendre qu'il n'y a rien de mal à faire du profit. En ce qui concerne d'aider les plus démunis à se loger, c'est la responsabilité de l'État qui reçoit des taxes pour le faire, et non celle des propriétaires. ''Ce n'est pas la responsabilité du propriétaire de prendre en charge les plus démunis, alors que l'épicier n'a pas cette obligation.''