La Banque du Canada a annoncé aujourd'hui qu'elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1 %. Le taux officiel d'escompte demeure à 1 1/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3/4 %.
L'incertitude accrue entourant les perspectives de l'économie mondiale s'est atténuée dans les semaines qui ont suivi la publication de la livraison de janvier du Rapport sur la politique monétaire (RPM). À la faveur des signes provisoires de stabilisation du financement bancaire et des marchés de la dette souveraine en Europe, les conditions sur les marchés financiers internationaux se sont améliorées et l'aversion pour le risque a diminué. Toutefois, on s'attend toujours à ce que l'économie mondiale progresse à un taux inférieur à son taux tendanciel, alors que le processus de réduction des leviers d'endettement se poursuit dans les économies avancées. Aux États-Unis, l'expansion se déroule à un rythme modeste, renforcé par les améliorations récentes sur le marché du travail. En Chine, en réaction au resserrement antérieur des politiques et à la demande extérieure plus faible, la croissance ralentit tout en se maintenant à un taux élevé, comme prévu. Les cours des produits de base sont supérieurs aux niveaux attendus, soutenus par la conjoncture économique mondiale plus favorable et une prime de risque sur le pétrole attribuable à la situation géopolitique. Si cette prime se maintient, elle pourrait finir par atténuer le rythme accru de l'activité économique mondiale.
L'évolution récente donne à penser que les perspectives de l'économie canadienne se sont légèrement améliorées par rapport à celles présentées dans le RPM de janvier. Même si l'économie connaîtra probablement une expansion plus rapide que prévu au premier trimestre en raison de facteurs temporaires, le rythme sous-jacent de l'activité demeure aux alentours de son niveau tendanciel, la robustesse de la demande intérieure contrebalançant la faiblesse de la conjoncture extérieure. On s'attend maintenant à ce que la demande privée soit légèrement plus forte que projeté, grâce au raffermissement de la confiance et aux conditions financières très avantageuses. Les dépenses des ménages canadiens devraient rester élevées par rapport au PIB, alors que l'endettement de ceux-ci continue de s'accroître, ce qui demeure le principal risque interne. Les exportations nettes ont été soutenues par l'activité plus robuste qu'escompté aux États-Unis, mais on s'attend à ce qu'elles n'apportent qu'une faible contribution à la croissance, compte tenu de la demande étrangère encore modérée et des défis qui continuent de se poser sur le plan de la compétitivité, en particulier la vigueur persistante du dollar canadien.
Le profil de l'inflation mesurée par l'indice de référence et par l'IPC global est un peu plus ferme qu'on ne l'anticipait précédemment, du fait des capacités excédentaires moindres dans l'économie et des cours plus élevés du pétrole. Après avoir ralenti au deuxième trimestre, l'inflation mesurée par l'IPC global devrait, tout comme l'inflation mesurée par l'indice de référence, avoisiner 2 % au cours de la période de projection, sous l'effet conjugué d'une progression modeste de la rémunération du travail, d'une économie tournant avec le temps aux alentours de son potentiel et des attentes d'inflation bien ancrées.
Compte tenu de tous ces facteurs, la Banque a décidé de maintenir le taux cible du financement à un jour à 1 %. Comme le taux d'intérêt cible se situe près de creux historiques et que le système financier fonctionne bien, la détente monétaire en place au Canada est considérable. La Banque continuera à suivre de près la situation économique et financière au pays et à l'étranger, de même que l'évolution des risques, et à établir la politique monétaire de façon à atteindre la cible d'inflation de 2 % à moyen terme.