La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 1 1/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3/4 %.
L’économie mondiale évolue largement comme prévu dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre. Aux États-Unis, la croissance au troisième trimestre a été plus robuste qu’escompté, mais on s’attend encore à ce qu’elle se modère dans les prochains mois. La croissance s’est raffermie dans les autres économies avancées. Parallèlement, les prix du pétrole ont augmenté et les conditions financières se sont assouplies. Les perspectives mondiales demeurent entachées d’une incertitude considérable, notamment quant à l’évolution géopolitique et aux politiques commerciales.
Les données récentes cadrent avec les prévisions d’octobre selon lesquelles la croissance de l’économie canadienne se modérera tout en demeurant supérieure à celle de la production potentielle au deuxième semestre de 2017. La croissance de l’emploi a été très forte et les salaires ont connu une certaine amélioration, ce qui a soutenu la robustesse des dépenses de consommation au troisième trimestre. Les investissements des entreprises continuent à contribuer à la croissance après avoir été vigoureux au premier semestre, et les dépenses publiques en infrastructure deviennent plus visibles dans les données. Après avoir affiché une croissance exceptionnellement vive plus tôt dans l’année, les exportations ont baissé plus qu’escompté au troisième trimestre. Toutefois, les dernières données sur le commerce étayent la projection contenue dans le RPM selon laquelle la croissance des exportations reprendra à mesure que la demande étrangère se raffermira. L’activité dans le secteur du logement a continué à se modérer, comme prévu.
L’inflation a été un peu plus élevée que l’anticipait la Banque et continuera à être stimulée à court terme par des facteurs temporaires, en particulier les prix de l’essence. Les mesures de l’inflation fondamentale se sont légèrement accrues ces derniers mois, sous l’effet de la résorption continue des capacités excédentaires au sein de l’économie. Les révisions apportées aux comptes nationaux des trimestres passés se sont traduites par une augmentation du niveau du PIB. Toutefois, il est peu probable que ces révisions aient des implications importantes pour l’écart de production, car elles supposent également un niveau plus élevé de la production potentielle. Parallèlement, malgré une hausse de l’emploi et des taux d’activité, d’autres indicateurs témoignent d’une marge continue – quoique décroissante – de ressources inutilisées sur le marché du travail.
Compte tenu des perspectives d’inflation et de l’évolution des risques et des incertitudes exposés dans le RPM d’octobre, le Conseil de direction juge que la politique monétaire actuelle demeure appropriée. Quoique des taux d’intérêt plus élevés soient probablement nécessaires avec le temps, le Conseil continuera à faire preuve de circonspection et sera guidé par les nouvelles données sur lesquelles il se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation.