La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1/2 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 3/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1/4 %.
L’économie mondiale évolue essentiellement comme la Banque l’a projeté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril. Aux États-Unis, malgré la faiblesse affichée au premier trimestre, certains indicateurs, dont l’emploi, laissent présager un retour à une croissance solide en 2016. Les conditions financières demeurent expansionnistes, mais les facteurs géopolitiques observés contribuent au climat fragile sur les marchés. Les prix du pétrole sont plus élevés, en partie en raison des perturbations à court terme de l’offre.
Au Canada, l’ajustement structurel de l’économie au choc des prix du pétrole se poursuit, mais se révèle irrégulier. La croissance au premier trimestre de 2016 semble être conforme à la projection présentée par la Banque en avril, quoique les investissements et les intentions d’investissement des entreprises demeurent décevants. Le deuxième trimestre sera beaucoup plus faible que prévu en raison des incendies dévastateurs en Alberta. Selon l’évaluation préliminaire de la Banque, la destruction par le feu et l’interruption de la production de pétrole qui en a découlé viendront retrancher environ 1 1/4 point de pourcentage à la croissance du PIB réel au deuxième trimestre. L’économie devrait rebondir au troisième trimestre à la faveur de la reprise de la production de pétrole et du démarrage de la reconstruction. Quoique le dollar canadien ait fluctué en réaction à la modification des attentes quant à la politique monétaire américaine et à la hausse des prix du pétrole, il se situe maintenant près du niveau postulé en avril.
L’inflation est largement conforme aux attentes de la Banque. L’inflation mesurée par l’IPC global s’est accrue récemment, en grande partie à cause des mouvements des prix de l’essence, mais demeure légèrement en deçà de la cible de 2 %. Les mesures de l’inflation fondamentale restent près de 2 %, ce qui reflète les influences, qui se compensent mutuellement, de la dépréciation passée du taux de change et des capacités excédentaires.
Le marché canadien du logement continue d’afficher des divergences marquées d’une région à l’autre, renforcées par le processus d’ajustement complexe en cours au sein de l’économie. Dans ce contexte, les vulnérabilités du secteur des ménages se sont accentuées. Parallèlement, les risques entourant la projection de la Banque relative à l’inflation demeurent relativement équilibrés. Par conséquent, le Conseil de direction de la Banque estime que la politique monétaire actuelle est encore appropriée, et le taux cible du financement à un jour reste à 1/2 %.