La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure donc à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %. La Banque maintient ses indications prospectives exceptionnelles relativement à la trajectoire du taux du financement à un jour, auxquelles son programme d’assouplissement quantitatif s’ajoute tout en les renforçant. Les achats dans le cadre de ce programme se poursuivent au rythme cible de 3 milliards de dollars par semaine.
Vu la chute des cas de COVID-19 dans bien des pays et l’augmentation de la couverture vaccinale, l’activité économique mondiale prend de l’élan. Cependant, la croissance demeure inégale d’une région à l’autre. Alors que les États-Unis connaissent une forte reprise stimulée par la consommation et qu’un rebond commence à se dessiner en Europe, une recrudescence du virus entrave la reprise dans certains pays émergents. Les conditions financières demeurent très accommodantes, ce qui se reflète dans les prix généralement plus élevés des actifs. Les prix des produits de base, notamment ceux du pétrole, ont encore augmenté et le dollar canadien s’est apprécié davantage.
Au Canada, l’économie a évolué de façon largement conforme aux perspectives présentées dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril. Malgré la deuxième vague du virus, la croissance du PIB au premier trimestre a été robuste, à 5,6 %. Même si ce taux est inférieur à la projection de la Banque, les détails sous-jacents indiquent que la confiance est en hausse et la demande résiliente. Les ménages ont dépensé plus qu’attendu, tandis que les entreprises ont réduit leurs stocks et accru leurs importations plus qu’anticipé. Les nouveaux confinements associés à la troisième vague du virus tempèrent l’activité économique au deuxième trimestre, essentiellement comme nous nous y attendions. Des données récentes sur l’emploi montrent que les personnes qui travaillent dans les secteurs à contact étroit ont à nouveau été les plus affectées par la situation. Le taux d’emploi reste bien inférieur à son niveau d’avant la pandémie, et les travailleurs à faible salaire, les jeunes et les femmes sont encore les plus durement touchés par les pertes d’emploi.
Puisque la vaccination se déroule plus vite que prévu et que les restrictions sanitaires provinciales sont en voie de s’assouplir au cours de l’été, l’économie canadienne devrait rebondir avec force, tirée par les dépenses de consommation. Nous nous attendons à ce que l’activité sur le marché du logement se modère, mais reste à un niveau élevé. De plus, la forte croissance de la demande étrangère et les prix plus élevés des produits de base devraient donner lieu à une reprise solide des exportations et des investissements des entreprises. En dépit de la progression du côté des vaccins, l’évolution des nouveaux variants de la COVID-19 reste incertaine. De manière plus générale, les risques entourant les perspectives d’inflation présentés dans le RPM d’avril demeurent pertinents.
Comme nous l’avions prévu, l’inflation mesurée par l’IPC est montée autour de la limite supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation, qui va de 1 à 3 %. Cette hausse s’explique en grande partie par les effets de glissement annuel et les prix nettement plus élevés de l’essence. Les mesures de l’inflation fondamentale ont aussi augmenté, en raison surtout de facteurs temporaires et des effets de glissement annuel, mais beaucoup moins que l’inflation mesurée par l’IPC. Celle-ci restera vraisemblablement près de 3 % tout l’été, mais devrait reculer plus tard dans l’année, étant donné que les effets de glissement annuel s’estomperont et que les capacités excédentaires continueront d’exercer des pressions à la baisse.
Le Conseil de direction juge qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la projection d’avril de la Banque, cela devrait se produire au cours de la deuxième moitié de 2022. La Banque poursuit son programme d’assouplissement quantitatif afin de renforcer cet engagement et de garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. Les décisions au sujet de tout ajustement du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation.