La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 1½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 1¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1½ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
L’inflation continue d’augmenter dans le monde, y compris au Canada, en grande partie sous l’effet des prix plus élevés de l’énergie et de l’alimentation. Au Canada, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 6,8 % en avril – un taux qui dépasse de loin les prévisions de la Banque – et devrait encore monter à court terme avant de commencer à diminuer. Alors que les pressions généralisées sur les prix des intrants se répercutent sur les prix à la consommation, l’inflation continue de se propager. En effet, les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 3,2 et 5,1 %, et près de 70 % des catégories de l’IPC affichent maintenant une hausse de prix supérieure à 3 %. Le risque que l’inflation élevée s’enracine s’est accru. La Banque va utiliser ses outils de politique monétaire pour ramener l’inflation à la cible et garder les attentes d’inflation bien ancrées.
La hausse de l’inflation à l’échelle du globe se produit au moment où l’économie mondiale ralentit. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les confinements liés à la COVID-19 en Chine et la persistance des perturbations de l’offre sont tous des facteurs qui pèsent sur l’activité et accroissent l’inflation. La guerre a accentué l’incertitude et aggrave les pressions à la hausse qui s’exercent sur les prix de l’énergie et des produits agricoles. Cette situation assombrit les perspectives, surtout en Europe. Aux États-Unis, la demande intérieure du secteur privé demeure robuste, même si l’économie s’est contractée au premier trimestre de 2022. Sur le marché du travail américain, l’activité est encore vigoureuse et les pressions salariales s’intensifient. Les conditions financières mondiales se sont resserrées et les marchés ont été volatils.
Au Canada, l’activité économique est forte, et il est clair que l’économie est en situation de demande excédentaire. Les données des comptes nationaux pour le premier trimestre de 2022 montrent que le PIB a progressé de 3,1 %, ce qui cadre avec la projection de la Banque dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Le nombre de postes vacants est élevé, les entreprises font état de pénuries de main-d’œuvre généralisées, et la croissance des salaires s’est mise à augmenter et à s’étendre à plus de secteurs. L’activité sur le marché du logement se modère par rapport aux niveaux exceptionnellement élevés qu’elle avait atteints. Compte tenu des dépenses de consommation qui demeurent robustes au Canada et des exportations qui devraient se raffermir, on s’attend à une croissance solide au deuxième trimestre.
En raison de la demande excédentaire au sein de l’économie et de l’inflation qui se maintient bien au-dessus de la cible et qui devrait continuer à monter à court terme, le Conseil de direction juge encore que les taux d’intérêt vont devoir augmenter davantage. Le taux directeur demeure le principal instrument de politique monétaire de la Banque, et le resserrement quantitatif est utilisé comme outil complémentaire. Le rythme des hausses subséquentes du taux directeur sera guidé par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et de l’inflation, et le Conseil de direction est prêt à agir avec plus de force s’il le faut pour honorer son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %.