Un comédien local a déjà comparé la période de déménagement estivale à Montréal à un jeu de chaises musicales infusé de stéroïdes. Blagues à part, s’agit-il uniquement d’une migration en masse, ou d’un désastre socio-écologique à grande portée qui pourrait facilement être évité ?
Lorsqu’un si grand nombre d’individus tente de déménager en si peu de temps (la période de déménagement dure à peine trois semaines, du 20 juin aux alentours du 4 juillet), les accrochages et embêtements qui y règnent sont légendaires pour toutes les parties prenantes, des propriétaires et locataires aux entreprises de déménagement. Mais quoi dire de l’impact de cette migration sur l’environnement, sans parler du stress sur l’infrastructure sociale de la ville et ses œuvres de bienfaisance ?
L’an dernier, le Service de gestion des déchets de la Ville de Montréal a ramassé plus de 475 000 kilogrammes de gros morceaux abandonnés dans les allées et rues de la ville durant la période de déménagement. Ce volume incluait des sofas, des matelas, des électroménagers tels les réfrigérateurs et poêles, et une foule d’autres items surdimensionnés que le service hebdomadaire d’enlèvement d’ordures ne pouvait débarrasser. Selon le porte-parole du Service des communications de la Ville, Jacques-Alain Lavallée, ces collectes étaient en sus du volume régulier d’ordures et de déchets ramassé durant cette période.
L’impact social de milliers de kilogrammes de déchets laissés dans les rues de Montréal est considérable, mais n’oublions pas le stress impose sur l’écologie de la région et particulièrement sur ses sites d’enfouissement. Robert De Pellegrin et Brad Whitmore, partenaires franchisés de
L’impact social de cette situation est vu comme une occasion manquée par les nombreuses œuvres de bienfaisance de la région. « Notre organisme a une perspective différente, » a dit Jocelyne Coallier, directrice du Carrefour d’Entraide à Lachine. « Nous voici en plein milieu de la pire récession en 70 ans, et les gens abandonnent tous genres de meubles et objets ménagers tout à fait réutilisables, qui pourraient servir à un famille défavorisée. On n’a qu’à parcourir les rues et allées de la région métropolitaine pour voir des sofas, des lits, des tables et chaises, et toute une foule d’autres items en bonne condition, abandonnés parce que les gens ne voulaient pas ou ne pouvaient pas les déménager. Nous voyons près de 300 personnes par jour, et beaucoup d’entre eux pourraient sans doute s’en servir, mais ils n’en auront jamais l’occasion. C’est vraiment malheureux comme situation. »
Pour les parties prenantes les plus impliquées, les propriétaires et les locataires , le service offert par
De plus, les propriétaires se retrouvent souvent aux prises avec des appartements désordonnés et encombrés, qu’ils n’ont pas toujours les ressources pour vider avant que les prochains locataires n’arrivent, affirme Martin A. Messier, président de l’Association des propriétaires du Québec.
« Un service comme le nôtre peut aider à la fois les proprios et les locataires, » dit M. Whitmore. « Nous pouvons non seulement débarrasser rapidement les déchets laissés par les locataires précédents, souvent à court délai, mais nous offrons également un aspect de responsabilité sociale.