La propriété d’une maison au Canada est devenue légèrement moins abordable au deuxième trimestre de 2013. La détérioration de l’accessibilité n’a cependant pas nui à l’activité : partout au pays, les reventes de propriétés et les mises en chantier ont affiché une vigueur renouvelée depuis le printemps, ce qui a compensé en partie le ralentissement qui a eu lieu dans la deuxième moitié de 2012 et au début de 2013.
« Les acheteurs de maison ne semblent pas avoir été découragés par la légère détérioration de l’accessibilité ; le marché a repris un certain élan au deuxième trimestre en affichant une hausse de 6,4 % des reventes de propriétés, indique Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC. À court terme, les reventes devraient se stabiliser près des niveaux modérés enregistrés récemment, à moins que le gouvernement fédéral apporte d’autres modifications aux politiques du logement. »
La mesure d’accessibilité à la propriété de RBC exprime la proportion du revenu avant impôts qu’un ménage doit consacrer aux coûts de possession d’une propriété appartenant à une catégorie précise, selon les valeurs actuelles du marché (une augmentation de la mesure représente une diminution de l’accessibilité à la propriété).
Pendant le deuxième trimestre de 2013, les mesures d’accessibilité nationales ont augmenté dans deux des trois catégories de propriétés suivies. La mesure de RBC a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour le bungalow individuel et de 0,4 point de pourcentage pour la maison à deux étages standard, pour atteindre 42,7 % et 48,4 %, respectivement. La mesure relative à la copropriété standard est restée inchangée, à 27,9 %.
Le rapport de RBC indique que par les années passées, l’écart entre l’offre et la demande était relativement plus serré pour les maisons unifamiliales que pour les copropriétés. Par conséquent, une pression à la hausse plus importante a constamment été exercée sur les coûts de propriété des maisons unifamiliales. L’effet cumulatif de ces pressions variables a été de ramener les niveaux d’accessibilité sous leur moyenne historique pour les bungalows, et en particulier pour les maisons à deux étages, alors que les niveaux sont demeurés plus ou moins conformes à la moyenne pour les appartements en copropriété.
« Le portrait à deux vitesses de l’accessibilité que l’on observe à l’échelle nationale reflète principalement les conditions dans les trois plus grands marchés du Canada, soit Toronto, Montréal et Vancouver. Il est devenu plutôt difficile pour un ménage type d’être propriétaire d’un bungalow ou d’une habitation à deux étages dans ces villes, explique M. Wright. Il est important de noter qu’il n’y a pas beaucoup de signes indiquant que la propriété d’une maison, peu importe son type, est hors d’accès pour les ménages dans d’autres marchés locaux. »
Qu’est-ce qui permet de garder l’accessibilité à la propriété à un niveau généralement acceptable pour les acheteurs du Canada ? D’après RBC, ce sont les taux d’intérêt exceptionnellement faibles en cours. RBC prévoit que la Banque du Canada maintiendra son taux du financement à un jour à 1,0 % pour le reste de 2013 et commencera à le hausser progressivement à compter du milieu de 2014, ce qui devrait atténuer en grande partie le risque de détérioration importante des niveaux d’accessibilité.
La plupart des marchés locaux du Canada ont affiché un certain fléchissement de l’accessibilité au deuxième trimestre de 2013. La détérioration la plus notable est à Vancouver, où, après quatre trimestres d’amélioration pratiquement constante, les segments des bungalows et des maisons à deux étages ont enregistré une diminution considérable de l’accessibilité. Dans les autres marchés, l’érosion s’est généralement avérée peu importante, à l’exception du segment des bungalows individuels à Edmonton.
Voici la mesure d’accessibilité à la propriété de RBC pour le bungalow individuel étalon dans les plus grandes villes du Canada : 82,1 % à Vancouver (hausse de 2,2 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent) ; 54,5 % à Toronto (hausse de 0,5 point de pourcentage) ; 38,1 % à Montréal (baisse de 0,7 point de pourcentage) ; 37,1 % à Ottawa (hausse de 0,5 point de pourcentage) ; 34,0 % à Edmonton (hausse de 1,8 point de pourcentage) ; 33,0 % à Calgary (inchangé).
La mesure d’accessibilité à la propriété, que RBC calcule depuis 1985, est fondée sur le montant qu’il en coûte pour posséder un bungalow individuel, la référence raisonnable pour le marché canadien de l’habitation, selon les valeurs du marché. D’autres catégories de propriétés sont aussi représentées dans la mesure, notamment la maison de deux étages et l’appartement en copropriété. Plus la mesure est élevée, plus il en coûte cher d’acquérir et de détenir une propriété, selon les valeurs du marché. Ainsi, une mesure d’accessibilité de 50 % signifie que les coûts de propriété, y compris les versements hypothécaires, les services publics et les impôts fonciers, absorbent 50 % du revenu mensuel avant impôts d’un ménage type.
- Colombie-Britannique : L’accessibilité fait un pas en arrière
La propriété de maisons unifamiliales dans la province est devenue moins abordable au deuxième trimestre de 2013, alors qu’une augmentation des activités de revente depuis le début du printemps a mis fin à une période de ralentissement de près de deux ans. La mesure de RBC a augmenté de 1,1 point de pourcentage pour les bungalows, de 0,8 point de pourcentage pour les maisons à deux étages et de seulement 0,1 point de pourcentage pour les copropriétés.
- Alberta : La propriété demeure relativement abordable
La propriété d’une maison en Alberta demeure relativement abordable pour les acheteurs de la province, malgré une certaine hausse des coûts de propriété au cours des deux derniers trimestres. Au deuxième trimestre, les mesures d’accessibilité de RBC pour la province ont augmenté de 0,1 à 0,7 point de pourcentage pour tous les types d’habitation ; malgré cela, les niveaux se sont maintenus sous les moyennes à long terme.
- Saskatchewan : Les fluctuations de l’accessibilité continuent d’osciller
L’accessibilité dans la province a continué d’afficher les fluctuations en dents de scie qui caractérisent ce marché depuis quelques années. Les mesures de RBC ont enregistré des hausses modérées de 0,9 point de pourcentage pour les bungalows et de 0,5 point de pourcentage pour les maisons à deux étages dans la dernière période, tandis que la mesure relative aux copropriétés a enregistré une légère baisse de 0,3 point de pourcentage.
- Manitoba : L’accessibilité à la propriété est mitigée
Au deuxième trimestre, les variations des mesures d’accessibilité se sont avérés mitigées dans cette province : la mesure de RBC relative aux maisons à deux étages a augmenté de 1,8 point de pourcentage, la mesure relative aux bungalows a connu une légère diminution de 0,2 point de pourcentage et la mesure relative aux copropriétés, une légère hausse de 0,2 point de pourcentage.
- Ontario : Sous le signe de la stabilité
L’accessibilité en Ontario a affiché peu de changement au deuxième trimestre. Les mesures de RBC pour les bungalows et les maisons à deux étages ont augmenté de 0,2 point de pourcentage par rapport au premier trimestre, tandis que la mesure relative aux copropriétés est restée la même.
- Québec : Résistance à la tendance à la détérioration de l’accessibilité
Le marché québécois du logement, à contre-courant de la tendance nationale, a profité d’une amélioration globale de l’accessibilité au deuxième trimestre. La mesure d’accessibilité de RBC pour la province a chuté de 0,5 point de pourcentage pour les bungalows et de 0,4 point de pourcentage pour les copropriétés ; la mesure relative aux maisons à deux étages est demeurée la même.
- Provinces de l’Atlantique : L’accessibilité maintenue en zone neutre
Au deuxième trimestre de 2013, l’accessibilité à la propriété dans les provinces de l’Atlantique est demeurée relativement statique, à des niveaux neutres. Les mesures d’accessibilité ont affiché de légères modifications dans toutes les catégories suivies par RBC : diminution de 0,1 et 0,2 point de pourcentage pour les bungalows et les copropriétés, respectivement, et hausse de 0,1 point de pourcentage pour les maisons à deux étages.