L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a révisé ses prévisions des ventes résidentielles qui seront réalisées par l'entremise des systèmes MLS® des chambres et associations immobilières canadiennes en 2017 et 2018.
Les tendances du marché de l'habitation au Canada continuent d'afficher des divergences considérables d'une région à l'autre. En Colombie-Britannique, les ventes dans le Lower Mainland ont diminué de façon marquée par rapport aux résultats records enregistrés au début de l'année dernière; toutefois, les ventes et les pressions sur les prix ailleurs dans la province se sont maintenues à un niveau historiquement élevé.
Dans les provinces riches en ressources que sont l'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, les ventes demeurent à des niveaux inférieurs et l'offre de biens immobiliers est élevée, ce qui se traduit pas un affaissement des tendances des prix dans ces provinces.
Dans les marchés du logement aux environs du Grand Toronto, y compris les secteurs les plus éloignés du Grand Golden Horseshoe de l'Ontario (région qui comprend le Grand Toronto, Hamilton-Burlington, Oakville-Milton, Guelph, Kitchener-Waterloo, Cambridge, Brantford, la région de Niagara, Barrie et la région de villégiature avoisinante), l'équilibre entre l'offre et la demande est devenu de plus en plus précaire. Cette situation devrait mener à une croissance des prix à deux chiffres, ce qui aura pour effet de rendre les propriétés encore moins abordables et d'entraîner l'érosion des ventes en l'absence d'un accroissement substantiel et soutenu des nouvelles offres de propriété à vendre.
Ailleurs, les marchés du logement des régions telles que le Manitoba, l'est de l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard ont tous connu, à des degrés divers, une année remarquable en 2016 après plusieurs années de stagnation, en raison de la hausse des ventes qui a réduit l'offre élevée.
Les règles hypothécaires récemment resserrées, les primes d'assurance prêt hypothécaire plus élevées et la hausse prévue des taux d'intérêt hypothécaires restreignent l'abordabilité dans tous les marchés de l'habitation au Canada. L'incidence réelle de ces variables sur les marchés du logement devrait prendre un certain temps à se manifester.
Dans certaines régions, la simulation de crise devenue dernièrement plus stricte pour l'admissibilité à un prêt hypothécaire forcera certains acheteurs d'une première maison à revoir le prix qu'ils peuvent se permettre et peut entraîner une baisse des achats de maison alors qu'ils se tournent vers des maisons à plus bas prix. Dans les régions aux prises avec une pénurie de l'inventaire des maisons abordables, certaines ventes peuvent être reportées pendant que les acheteurs économisent plus longtemps en vue d'une mise de fonds plus élevée.
Dans certains marchés comme Vancouver et Toronto, où les maisons unifamiliales connaissent une pénurie et où les options abordables sont limitées, certains acheteurs peuvent se retrouver totalement exclus du marché. À Toronto, la simulation de crise pour l'admissibilité à un prêt hypothécaire peut pousser certains acheteurs à déménager plus loin dans des collectivités situées dans le Greater Golden Horseshoe, où le prix des maisons est plus abordable.
En 2017, on prévoit que les ventes à l'échelle nationale atteignent 518 700 logements, soit une baisse de 3 %. En phase avec les prévisions antérieures de l'ACI, la révision à la hausse des prévisions de vente pour l'Ontario vient compenser la révision à la baisse de celles pour la Colombie-Britannique.
En Colombie-Britannique, on s'attend à une baisse record des ventes en 2017 (-17,5 %), suivie de l'Île-du-Prince-Édouard (10,8 %). Dans ces deux provinces, les ventes sont en recul par rapport aux records sans précédent atteints l'année dernière. Terre-Neuve-et-Labrador devrait aussi voir une diminution des ventes en 2017 (-8,4 %), continuant une tendance au ralentissement qui remonte à près d'une décennie.
L'Alberta devrait enregistrer une hausse record des ventes en 2017 (+5 %), mais elle demeura toujours presque 10 % en dessous de la moyenne notée au cours des dix dernières années.
Ailleurs, les ventes devraient demeurer stables de 2016 à 2017. En Ontario, les ventes devraient augmenter de moins de 1 % en 2017, alors que la forte demande se heurte à une pénurie de l'inventaire de plus en plus aiguë.
Dans les provinces où les prévisions économiques et celles du marché de l'habitation sont liées étroitement à la perspective du secteur pétrolier et d'autres secteurs de ressources naturelles, les prix moyens semblent se stabiliser en Alberta, tandis qu'ils semblent fléchir en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Tandis que les prix continuent de grimper rapidement en Ontario, la Colombie-Britannique a noté une évolution de la composition du prix moyen qui reflète un ralentissement des ventes dans le Lower Mainland, région où se situent les propriétés les plus chères au Canada.
Dans les autres provinces, les prix moyens haussent légèrement ou restent stables, ce qui indique un équilibre du marché entre l'offre et la demande.
Le prix moyen à l'échelle nationale devrait augmenter de 4,8 % pour atteindre 513 500 $ en 2017 et connaître d'importantes variations régionales. Le prix moyen devrait reculer de plus de 5 % en Colombie-Britannique de même qu'à Terre-Neuve-et-Labrador et de 2,8 % en Saskatchewan, alors qu'il devrait grimper de plus de 15 % en Ontario.
Dans les autres provinces, où le prix moyen a commencé à montrer des signes d'amélioration l'année dernière, les gains enregistrés quant au prix moyen devraient demeurer inférieurs au taux d'inflation en 2017 puisque les répercussions des récentes modifications apportées à la réglementation et de la hausse des taux hypothécaires se heurtent à une demande accrue et à un marché plus tendu.
En 2018, on prévoit que les ventes à l'échelle nationale s'élèvent à 513 400 logements, ce qui représente un recul de 1 % comparativement aux prévisions de 2017. La majeure partie du recul annuel est le résultat de la diminution des ventes en Ontario.
Le prix moyen à l'échelle nationale devrait augmenter de 5 % en 2018 pour atteindre 539 400 $, ce qui reflète la tension continue du marché en Ontario et un retour plus près de la normale en Colombie-Britannique. Les hausses de prix dans le Grand Golden Horseshoe ne devraient pas s'approcher de l'augmentation du prix moyen à l'échelle nationale.
Selon les prévisions, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador devraient connaître une diminution de moins de 1 % en ce qui concerne les prix moyens en 2018. La majeure partie du reste du Canada devrait enregistrer des augmentations de prix correspondant plus ou moins à l'indice des prix à la consommation en 2018.