Les marchés immobiliers résidentiels à l'échelle du Québec et du Canada sont prêts à renouer avec un niveau d'activité plus normal après une brève pause estivale. Toutefois, la plupart de ces marchés seront probablement incapables de dépasser les ventes robustes affichées au deuxième semestre de 2009, selon un rapport publié aujourd'hui par RE/MAX.
Le rapport d'automne 2010 de RE/MAX sur les tendances du marché, qui révèle les tendances et les développements dans 19 grands centres, place les ventes depuis le début de l'année (janvier à août) devant les niveaux connus en 2009 dans 11 marchés (58 %), y compris Montréal (+ 8 %). Sur douze mois, dans toutes les villes, les prix ont enregistré une hausse. Le Grand Montréal a affiché une augmentation des activités de 9 %, tandis que cinq marchés ont connu des gains à deux chiffres en 2010 (Vancouver et St. John's, 16 %, Sudbury, 13 % et Winnipeg et la région du Grand Toronto, 11 %). La plupart des marchés (79 %) ont profité de conditions équilibrées, avec St. John's, Kelowna et Calgary déclarant un marché d'acheteurs fermes. La statistique de loin la plus intéressante a été la reprise considérable des ventes haut de gamme dans les petits et les grands centres entre janvier et août de cette année. Le chef de file incontesté de la reprise des ventes de maisons de luxe a été Sudbury, avec une augmentation de 193 %, suivi de Kelowna avec une augmentation de 163 %, Kitchener-Waterloo à 145 % et Winnipeg à 104 %, tandis que le Grand Montréal a rapporté une hausse de 20 %. En outre, malgré tout le battage, la menace des taux d'intérêt plus élevés et des politiques d'emprunt plus strictes, et l'entrée en vigueur de la taxe de vente harmonisée (TVH) en Ontario et en Colombie-Britannique ont eu une incidence négligeable sur le marché. L'incertitude économique a eu un impact bien plus grand sur la faiblesse de marché de l'habitation au cours des mois d'été.
"Les acheteurs demeurent indécis lorsque vient le temps d'acheter une maison, soutient Sylvain Dansereau, vice-président exécutif de RE/MAX Québec. Nous nous attendons toutefois à ce que plusieurs de ces personnes passent à l'action avec l'amélioration des conditions économiques. En général, nous entrevoyons un marché plus discret, mais très sain."
Puisque les craintes d'une récession en W se sont atténuées, que les marchés des marchandises et boursiers ont connu un rebond et que des données économiques positives émergent jour après jour, les perspectives du marché de l'habitation se sont grandement améliorées au cours des trois derniers mois. Pourtant, les marchés devraient enregistrer un volume de ventes plus faible au dernier trimestre de l'année, par rapport à la même période en 2009.
"Le marché de l'habitation a défié la logique en 2009. On a connu à la fois des hauts et des bas, a déclaré Elton Ash, vice-président exécutif et directeur régional de RE/MAX dans l'Ouest canadien. Les comparaisons sont difficiles à faire. Nous avons connu un bon premier trimestre en 2010, car l'activité de l'habitation pour la même période un an plus tôt était faible. Nous comparons maintenant le deuxième semestre de l'année à 2009, et nous ne sommes pas à la hauteur des attentes. Toutefois, globalement, le marché demeure sain."
Le prix moyen constitue un important indicateur de la stabilité du marché. Jusqu'à maintenant cette année, tous les grands centres ont rapporté une augmentation du prix moyen. Les niveaux de stocks constituent aussi une partie importante de l'équation et l'afflux des inscriptions à la fin 2008 ne s'est pas concrétisé, un facteur qui offrira une stabilité au marché en progression. En fait, dans certains marchés, les nouvelles inscriptions sont en baisse sur douze mois.
"L'augmentation des prix demeure solide, a déclaré Michael Polzler, vice-président exécutif de RE/MAX Ontario-Canada atlantique. Dans certains marchés, les ventes haut de gamme dynamiques ont certainement contribué à stimuler les prix moyens. Si un élément reflète la santé sous-jacente de la situation nationale de l'habitation, c'est bien la remontée des ventes de propriétés de luxe cette année. Par expérience, nous savons que ce segment du marché est généralement le premier à craquer sous la pression en période d'instabilité, mais cela n'a certainement pas été le cas cette année, même durant le ralentissement de cet été."
La conjoncture économique générale s'améliore, tout comme le fera le secteur de l'habitation. Dans les mois à venir, les marchés immobiliers de partout au pays deviendront plus équilibrés, et un rythme plus stable s'installera.
"Le sentiment d'urgence ressenti plus tôt cette année s'est estompé, a déclaré Dansereau. On retrouve des stocks de maisons largement suffisants à tous les niveaux. La valeur des habitations demeure stable. Les taux d'intérêt restent intéressants. L'avenir démontrera que les données fondamentales solides du marché auront soutenu une autre bonne année pour le secteur immobilier résidentiel en 2010."