Selon les statistiques publiées aujourd'hui par L'Association canadienne de l'immobilier (ACI), les ventes résidentielles ont connu une baisse en septembre 2022.
- Les ventes résidentielles nationales ont reculé de 3,9 % d'un mois à l'autre en septembre.
- Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont diminué de 32,2 % comparativement au même mois l'an dernier.
- Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a légèrement baissé de 0,8 % d'un mois à l'autre.
- L'Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) a perdu 1,4 % d'un mois à l'autre, mais affiche toujours une hausse de 3,3 % d'une année à l'autre.
- En septembre, le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays a diminué de 6,6 % d'une année à l'autre.
Les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont reculé de 3,9 % d'août à septembre 2022. De mai à août, les baisses d'un mois à l'autre avaient graduellement perdu de l'ampleur. Les chiffres de septembre marquent une légère accentuation du ralentissement des ventes qui a fait suite à la première hausse de taux opérée en mars par la Banque du Canada.
Alors que les ventes ont chuté par rapport au mois dernier dans près de 60 % des marchés locaux, la baisse à l'échelle nationale était influencée par les reculs observés dans des secteurs comme le Grand Vancouver, la région du Grand Toronto, Calgary et Montréal.
Le nombre de transactions réel (non désaisonnalisé) a baissé de 32,2 % entre septembre 2021 et septembre 2022 et s'est établi à environ 12 % sous la moyenne prépandémique sur 10 ans pour le mois en question.
« En septembre, les ventes ont encore une fois été faibles. Cependant, dans la mesure où de nombreux propriétaires-vendeurs s'arment de patience, le marché reste tendu mais équilibré, rapporte Jill Oudil, présidente de l'ACI. C'est une dynamique intéressante, rarement vue par le passé. Le marché a énormément évolué depuis le début de l'année, et les acteurs n'ont pas fini de s'ajuster à la hausse des coûts d'emprunt. Comme toujours, l'idéal demeure de consulter un courtier ou agent immobilier membre de l'ACI pour mieux s'y retrouver. »
« Jusqu'à tout récemment, la hausse des coûts d'emprunt touchait de façon disproportionnée les détenteurs de prêts à taux fixe, car l'accès au financement était plus facile pour les acheteurs optant pour un taux variable, précise Shaun Cathcart, économiste principal à l'ACI. La Banque du Canada ayant fermé cette porte avec sa hausse de taux du début septembre, il n'est pas surprenant que les ventes aient encore reculé. N'oublions pas que nous sommes encore en pleine période d'ajustement rapide : acheteurs et propriétaires-vendeurs se jaugent, et bien des gens ont dû revoir leur projet d'acquisition d'une propriété. Par conséquent, le marché de la revente demeurera peut-être tranquille pour un moment. En revanche, le marché de la location verra la pression s'intensifier. »
En effet, le nombre de propriétés nouvellement inscrites a connu une nouvelle baisse de 0,8 % d'un mois à l'autre en septembre. Après des diminutions de 6,1 % et de 4,9 % en juillet et en août, certains semblent préférer conserver leur propriété jusqu'à ce que les acheteurs reviennent en plus grand nombre. On compte sensiblement autant de marchés où les nouvelles inscriptions ont augmenté en septembre que de marchés où elles ont diminué, et de part et d'autre du spectre, les chutes constatées dans la région du Grand Toronto ont annulé les bonds observés dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique.
Avec la baisse des ventes et la faible variation du nombre d'inscriptions en septembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s'établit désormais à 52 %, comparativement à 53,6 % en août. Il est revenu sensiblement au même niveau qu'en juin et en juillet, soit légèrement en deçà de la moyenne à long terme de 55,1 %.
On comptait 3,7 mois d'inventaire à l'échelle nationale à la fin de septembre 2022, une légère hausse par rapport aux 3,5 mois de la fin d'août. Si ce nombre reste inférieur à la moyenne à long terme, qui se situe autour de 5 mois, il demeure nettement supérieur au creux record de 1,7 mois du début de 2022.
L'Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé enregistrait une baisse de 1,4 % d'un mois à l'autre en septembre 2022; quoique non négligeable d'un point de vue historique, cette baisse était moins marquée que celles de juin, de juillet et d'août.
La ventilation régionale révèle que les derniers reculs mensuels se sont surtout produits en Ontario et, dans une moindre mesure, en Colombie-Britannique; on a cependant constaté un infléchissement de la tendance à la baisse observée en août et en septembre sur de nombreux marchés ontariens, notamment la région élargie du Golden Horseshoe. Même que sur quelques marchés, les prix ont légèrement remonté d'août à septembre.
Dans les Prairies, on observe un certain recul par rapport aux sommets à Edmonton et à Winnipeg, ainsi qu'une stabilisation à Calgary, à Regina et à Saskatoon. Au Québec, le portrait est semblable : les prix ont diminué à Montréal, mais n'ont à peu près pas bougé à Québec.
Sur la côte est, le ralentissement jusque-là limité à Halifax-Dartmouth semble gagner peu à peu des secteurs du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador, tandis qu'à l'Île-du-Prince-Édouard, les prix se sont stabilisés, mais n'ont pas connu d'autre mouvement à la baisse.
En septembre, l'IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché une hausse de 3,3 % d'une année à l'autre, sans commune mesure avec les sommets historiques de près de 30 % atteints en début d'année.
Il faut s'attendre à ce que les comparaisons annuelles de l'IPP MLS® tombent légèrement en territoire négatif pour les derniers mois de l'année, et à ce que les reculs s'accentuent au printemps prochain, soit un an après le sommet.
Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en septembre 2022 s'est établi à 640 479 $, soit une baisse de 6,6 % comparativement au même mois l'an dernier. Le prix moyen national est fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l'on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse de plus de 117 000 $.