L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a révisé ses prévisions sur les ventes résidentielles réalisées par l'entremise des systèmes MLS® des chambres et associations immobilières canadiennes pour cette année et pour 2020.
Les données suggèrent que l'activité sur le marché de l'habitation continuera d'augmenter en 2020, les prix continuant de grimper ou de bondir dans plusieurs régions du Canada. En effet, de nombreux indicateurs du marché de l'habitation continuent d'appuyer cette perspective.
Bon nombre des facteurs économiques fondamentaux qui sous-tendent l'activité sur le marché de l'habitation demeurent solides à l'extérieur des Prairies et de Terre-Neuve-et-Labrador. Les perspectives du marché résidentiel de la revente national continuent d'être appuyées par la croissance de la population et de l'emploi, alors que la confiance des consommateurs augmente en raison des faibles taux de chômage à l'extérieur des provinces productrices de pétrole. De plus, il est peu probable que la Banque du Canada augmente les taux d'intérêt en 2020.
Les taux d'intérêt hypothécaires ont baissé, notamment le taux de référence sur cinq ans de la Banque du Canada utilisé par les grandes banques canadiennes pour déterminer l'admissibilité des demandeurs soumis à la simulation de crise pour les prêts hypothécaires. Bien que la baisse du taux de référence ait été modeste, elle contribue à améliorer l'accès des acheteurs à un financement pour l'achat d'une habitation.
De plus, le gouvernement fédéral a lancé l'Incitatif à l'achat d'une première propriété plus tôt cette année. Dans le cadre de ce programme de prêt hypothécaire avec participation de 1,25 G$, le gouvernement fédéral finance une partie de l'achat d'une habitation en échange d'une participation dans la valeur de la propriété.
À l'échelle nationale, les tendances des ventes récentes étaient meilleures que prévu au cours du second semestre de 2019, tandis que le nombre de nouvelles inscriptions a diminué. Ces tendances ont entraîné un resserrement de plusieurs marchés de l'habitation, ce qui a fortement réduit le nombre de mois d'inventaire à l'échelle nationale. En novembre 2019, cette mesure de l'équilibre entre l'offre et la demande a atteint son plus bas niveau depuis le milieu de 2007. Cela a entraîné une forte concurrence parmi les acheteurs et crée un contexte favorable à la hausse des prix.
À l'exception des Prairies et de Terre-Neuve-et-Labrador, le nombre de mois d'inventaire combiné pour le reste du Canada est à son plus bas niveau en 15 ans, soit seulement 0,1 mois au-dessus du niveau le plus bas jamais enregistré, et continue de baisser. Le nombre de propriétés disponibles à la vente dans ces provinces, qui représentent plus de 80 % des ventes au pays, est à son plus bas niveau depuis 15 ans. Cela devrait soutenir une solide croissance des prix des propriétés en 2020, particulièrement si les tendances actuelles s'intensifient.
Les ventes résidentielles nationales devraient se redresser pour atteindre 486 800 unités en 2019, ce qui représente une augmentation de 6,2 % par rapport au niveau le plus bas en cinq ans, enregistré en 2018. La légère révision à la hausse par rapport aux prévisions antérieures de l'ACI reflète une hausse plus marquée que prévu des ventes au cours des derniers mois en Colombie-Britannique, au Québec et en Nouvelle-Écosse, ce qui représente un retour des ventes à près de leur moyenne annuelle sur 10 ans. Par habitant, les prévisions des ventes à l'échelle nationale cette année sont les mêmes qu'en 2008 et en 2013, soit les plus basses depuis 2001.
La Colombie-Britannique était la seule province à peser sur les ventes nationales en 2019, les ventes provinciales étant de 2,3 % de moins que celles de 2018. Les hausses cette année sont principalement attribuables à l'Ontario et au Québec où les ventes devraient augmenter de 9 % et de 11 % respectivement.
Selon les prévisions, le prix moyen national cette année devrait connaître une hausse de 2,3 % sur une base annuelle pour atteindre un peu plus de 500 000 $. Conformément à l'équilibre entre l'offre et la demande dans l'ensemble du pays et les tendances notées plus tôt cette année, on prévoit, en 2019, une baisse des prix moyens dans les provinces les plus à l'ouest et à Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que de fortes hausses en Ontario, au Québec et dans les Maritimes.
Les ventes devraient continuer de croître au cours de 2020, mais plus lentement qu'au cours de l'été 2019. Les ventes résidentielles nationales devraient augmenter de 8,9 % pour atteindre 530 000 unités l'an prochain. Bien que l'on s'attende à une hausse des ventes, cette augmentation annuelle en 2020 est en grande partie attribuable à un début d'année lent en 2019 plutôt qu'à un changement significatif des ventes sur l'horizon de prévision. De la hausse prévue en 2020 de plus de 40 000 ventes, la Colombie-Britannique et l'Ontario enregistreront 15 000 transactions de plus chacune, alors que le Québec et l'Alberta devraient en enregistrer 8 000 et 2 000 de plus respectivement.
Le prix moyen à l'échelle nationale devrait augmenter de 6,2 % pour atteindre 531 000 $ en 2020. La tendance du prix de vente moyen au Canada en 2020 devrait ressembler à celle de 2019; l'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador enregistrant une légère baisse, et l'Ontario, le Québec et les Maritimes affichant des gains solides. En Colombie-Britannique, le prix moyen des propriétés devrait rebondir l'an prochain à la suite de la baisse observée cette année. Dans les régions où la demande est supérieure à l'offre, la hausse des prix pourrait dépasser les prévisions si la pénurie est plus grave que prévu.